EDILOU 3 : PEINTURES NUMERIQUES ET PHOTOPEINTURES

METAMORPHOSE DU PAYSAGE

Les deux blogs "ma Bourgogne" :
http://edilou.blogspot.fr/
et
http://edilou2.blogspot.fr/
sont consacrés à des photographies réalistes du paysage réel du Sud de l'Auxerrois, centrées autour des villages du Coulangeois, Jussy notamment. Le photographe ne peut saisir que le réel, des instants et des bribes d'un réel souvent merveilleux, mais limité à deux dimensions, à un cadre strict, privé de mouvement et de parfum.
Ici, l'artiste se libère et présente au contraire des compositions imaginaires : la métamorphose du paysage réel en espaces multidirectionnels, plongée dans le rêve et l'évasion. Dans ce monde-là, les arbres dansent et s'envolent, les villes se bâtissent dans les nuages, les branches de cerisiers se tressent en dentelles. Bonne promenade dans cet univers imaginaire !

La technique numérique

Les oeuvres présentées ci-dessous sont essentiellement de deux types :

- il y a des photographies retravaillées, recomposées et redessinées : un exemple en est "l'Envol", véritables cerisiers transformés en oiseaux par l'artiste, ou encore la "dentelle de Calais", faite uniquement de vraies branches de cerisiers en fleurs retissées numériquement.

- il y a ensuite les peintures numériques : là l'artiste s'affranchit totalement de la photo et dessine à son gré sur une tablette numérique, comme il le ferait sur une toile avec des pinceaux. Dans le monde digital, les couleurs sont composées d'un mélange entre seulement trois couleurs primaires, qui sont le rouge, le vert et le bleu, rien d'autre. Le peintre numérique n'a que trois tubes de gouache à sa disposition. La proportion de chacune de ces trois couleurs, allant de 0 à 255, permet de recréer toutes les nuances du spectre, soit des milliers de combinaisons possibles, d'une largeur de trait ou d'un degré de transparence variable, avec lesquelles l'artiste joue comme le fait le peintre avec ses brosses. A la différence sensible qu'aucune épaisseur, aucun relief ne peut être donné à la touche, un pixel remplaçant complètement un autre et ne pouvant lui être superposé, rendant inenvisageable le moindre aplat. La minutie de ce travail exige naturellement de nombreuses semaines ou mois d'efforts et des dizaines ou centaines parfois de variantes successives avant d'arriver au tableau final. Naturellement, souvent les diverses techiques sont utilisées pour le même tableau : dans la "peinture" de la mare aux canards, l'auteure insère de "vrais" colverts, autour du cerisier central de "l'Envol" ou de "Joséphine Baker", tout le paysage est redessiné manuellement,

- parfois, l'artiste ajoute une teinte d'humour : voir les deux hérons ("le Vieux Couple") regardant, non dans la même direction comme le voudrait Saint-Exupéry, mais dans des directions opposées, ou le chat halluciné par la multiplication des perruches sur le fil électrique.

VARIATION SUR UN THèME : LE LAC ENCHANTé

Photopeintures (en un seul mot : compositions photographiques retravaillées, déformées et redessinées à partir d'un cliché) et peintures numériques (tableaux réalisés au stylet sur ordinateur).
Tous ces lacs imaginaires, inspirés par la photo montrée ci-dessous (le canal du Nivernais à la sortie Sud d'Auxerre), sont construits autour d'un arbre central qui en est l'âme et le dieu tutélaire. Une bordure, noire ou blanche, présente sur tous les tableaux, marque la frontière entre le monde d'en haut, plus ou moins réel et connu, et le monde de l'eau, avec l'entrée dans le paysage imaginaire inversé et sans limite qui s'y reflète. Viennent s'y abreuver quelques hôtes fétiches, comme la biche ou le héron.